dossier SEPTEMBRE 09/19
QUAND L’ALCOOLISME TOUCHE LA FAMILLE
La vie avec un alcoolique est souvent en dent de scie, imprévisible, avec des hauts et des bas.
Cependant, le fait pour chacun de reconnaitre le problème, de demander de l’aide auprès d’un professionnel, de bénévole associatif, permet de prendre les moyens de gérer la situation appropriée et contribuer à réduire la turbulence émotionnelle crée par la dépendance du parent.
Il n’est pas toujours facile de savoir si un être proche consomme ou non de façon abusive, car ce dernier éprouve de la honte à cet égard et tente de camoufler ses habitudes de consommation et les membres de la famille sont souvent dans le doute.
Que vous soyez parent ou enfant et que vous pensez qu’un membre de votre
famille pourrait souffrir d’une dépendance a l’alcool,
alors posez-vous les questions suivantes :
- Se tient-il de préférence avec des personnes dont la consommation est abusive ?
- Essaie t-il de camoufler le fait qu’il consomme de l’alcool ?
- Eprouve t-il des difficultés à en parler ?
- Evite t-il les situations ou l’alcool n’est pas disponible ?
- Tente-t-il de cacher ou de minimiser ou de justifier son problème de consommation ?
- Souffre t- il de pertes de mémoire lorsqu’il boit ou après avoir bu ?
- A t- il tendance à négliger son apparence ou son hygiène de vie ?
- Sa consommation entraine t’elle de l’appréhension ou des tensions dans votre vie de famille?
Si vous avez répondu oui à l’une de ces questions au moins ,
il serait bon de consulter soi un professionnel ou un bénévole associatif afin de pouvoir en parler librement, obtenir de l’aide, parler de différentes stratégies de votre adaptation à cette situation et apprendre à mieux composer avec cette situation.
En effet les partenaires, parents, conjoints et enfants peuvent aussi être affectés par ce problème, c’est ce que l’on appelle la Co dépendance. La honte et le stress associés au problème de votre proche peuvent vous faire ressentir de la culpabilité ( Est- ce ma faute si il boit) ou une dépression pouvant entrainer des problèmes psychologiques même a la longue physiques.
Le patient alcoolique étant centré sur sa dépendance et l’alcool entraînant une perte de contrôle de soi, la personne affectée par ce problème sera plus prompte a la colère et pourra réagir avec violence lors d’une confrontation et l’agressivité verbale répétée peut avoir , à terme, des conséquences néfastes sur le bien être émotionnel de l’entourage .
Dans bien des cas l’entourage a tendance à nier la réalité du problème. Cependant au fur et a mesure du temps la situation risque de devenir hors de contrôle, c'est-à-dire que le problème sera devenu si grave qu’il ne pourra plus le cacher et faire face à la dure réalité de la situation.
MAIS QUE FAIRE ?
Il n’est jamais facile de vivre avec une personne dépendante de l’alcool.
Quand vous voyez une personne que vous aimez s’enfoncer chaque jour davantage dans son problème de dépendance, se désintéresser de la vie et devenir une menace tant que pour elle que pour ceux qui l’entourent.
COMMENT LUI DIRE ?
Si vous êtes dans cette situation, profitez du moment où votre proche n’est pas sous l’emprise de l’alcool, exprimez lui calmement votre ressenti, vos inquiétudes, vos craintes, mais si vous souhaitez que vos paroles secouent l’être cher, la réalité pourrait s’avérer très différente. Préparez-vous à affronter la colère et un déni du problème. Souvenez-vous que vous n’exercez aucun contrôle sur les gestes et réactions de la personne que vous aimez. Dites-lui cependant que vous connaissez l’existence de son problème et les conséquences que sa dépendance fait peser sur votre vie et celle de votre famille. Puis enfin pensez à vous.
Certains familiers ont tellement l’habitude de camoufler l’alcoolisme et d’assumer les responsabilités familiales, qu’ils en arrivent a perdre leur propre identité et ne peuvent faire autrement que gérer la situation et endosser le blâme.
Souvenez-vous que vous n’êtes pas RESPONSABLE de l’alcoolisme de l’autre et que celui-ci ne doit définir les paramètres de votre existence.
Joignez vous à un groupe d’entourage composé de personnes ayant connu les mêmes difficultés.
Elles vous apporteront de l’aide et vous aurez ainsi l’occasion de refaire le plein d’énergie et d’avoir une perspective sur les moyens possible a mettre en œuvre pour venir a bout de votre situation difficile.
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Dossier : Entourage
Il y a cinquante ans on ne parlait pas de l’entourage, la définition de Claude Sabatie à fait naître à l’association les premiers groupes entourage en région Parisienne et sud-ouest en 1974 :
L’ Entourage : qui est concerné ?
L’alcoolisme est une maladie dont la souffrance est contagieuse au sein de l’entourage. Que l’on soit partenaire, enfant, parent, ami, collègue de travail ou voisin d’une personne dépendante de l’alcool, chacun et chacune peut être à des degrés différents, concernés par ce problème.
Les personnes qui vivent dans l’entourage très proche d’une personne dépendante de l’alcool sont particulièrement affectés par le problème.. Leur vie quotidienne en est souvent bouleversée aussi bien d’un point de vue pratique et matériel qu’affectif et relationnel. La souffrance est même parfois si importante que l’entourage en devient malade à son tour.
Et puis il y a le regard souvent négatif de la société vis-à-vis de la personne qui a un problème alcoolique, et que l’entourage doit affronter.
Que vit l’entourage :
L’entourage se sent souvent impuissant à changer la situation et à comprendre ce qui se passe.
Pourquoi il ou elle boit-il ?
L’alcoolo dépendance est une maladie complexe et il est difficile de comprendre pourquoi la personne consomme, pourquoi elle ne peut gérer sa consommation comme tout le monde et pourquoi elle n’arrête pas de boire, alors qu’il y a tant de conséquences négatives.
L’entourage se sent impuissant et a tendance à culpabiliser, pensant qu’il est une des causes de la consommation, ou du moins qu’il est fautif de ne pas réussir à faire arrêter, la personne alcoolique de boire.
L’entourage n’est pas responsable du problème d’alcoolisme, cependant, par son attitude, il peut jouer un rôle important pour aider la personne alcoolique à prendre conscience de sa maladie.
Qui est responsable de la situation ?
Souvent l’entourage se sent responsable de la situation parfois certains « coupables » sont désignés parmi les proches : c’est parce qu’elle ou il la quitté, qu’il ou elle boit, ceux sont ses parents qui ne lui ont jamais mis de limite, etc …
On espère qu’en cherchant les causes et en comprenant pourquoi la personne boit, on puisse ainsi résoudre le problème.
Il est difficile pour l’entourage de comprendre et d’accepter que la dépendance à l’alcool est une maladie multiples et complexes et que chercher un coupable n’apporte pas de réelles solutions au problème.
Pour rendre la situation viable, l’entourage assume parfois les tâches et les responsabilités que la personne dépendante de l’alcool à délaisser. Il arrive aussi que pour aider le malade, les proches le protègent des conséquences dès sa consommation excessive, en l’excusant de ses retards au travail ou de ses débordements.
Certains de ses comportements plutôt qu’améliorer la situation, maintiennent le consommateur d’alcool tout en épuisant l’entourage. Les proches se sentent vides, ils ont le sentiment de ne pas exister en dehors du problème alcool.
En cherchant à aider l’autre, ils s’enferment eux aussi dans le problème.
C’est un mécanisme courant et connu qui s’appelle la co -dépendance, qui se développe à la dépendance. Ce processus touche le partenaire, les enfants, les parents.
L’entourage à une responsabilité lorsque la personne dépendante de l’alcool à des enfants.
On a tendance à minimiser l’impact du problème sur les enfants, pensant qu’ils ne remarquent rien, et qu’ils n’en souffrent pas. Pour l’enfant, vivre quotidiennement la honte, la culpabilité, l’insécurité, peut perturber fortement son développement. Il faut offrir à l’enfant la possibilité de parler de de sa souffrance sans qu’il ait le sentiment de trahir sa famille.
La première solution qui vient à l’esprit de tous est de chercher à faire arrêter de boire la personne dépendante. Cela semble la réponse la plus adaptée au problème, et pourtant, sans l’accord de la personne concernée, c’est en général vouée à l’échec.
On ne peut pas contraindre quelqu’un à arrêter de consommer, s’il n’a pas lui-même décider de le faire.
Que faire si on ne peut décider l’autre à changer :
Changer soi-même.
Cette proposition peut surprendre pourtant c’est ce qui fonctionne.
Changer soi-même, la réponse semble facile mais changer est un apprentissage long et difficile qui demande de l’aide et du soutien de professionnels ou d’un groupe d’entraide.
Lorsque les proches modifient leur attitude vis-à-vis de la personne dépendante, cela suscite une réaction de sa part.
Ainsi les attitudes et le comportement de l’entourage jouent un rôle essentiel pour l’emmener à prendre conscience de sa maladie et le motiver à changer elle aussi.
Dans le processus du changement, pour l’entourage changer soi-même, c’est prendre conscience de ses propres comportements et attitudes vis-à-vis du problème d’alcool. Changer soi -même c’est aussi réapprendre à s’occuper de soi et ses propres besoins.
S’exprimer plutôt qu’accuser :
Il n’est pas toujours facile pour les proches qui souffrent de trouver les mots justes pour dire à la personne dépendante ce qu’ils ressentent et qui les inquiète.
Il arrive parfois que les paroles résonnent comme des accusations et la personne dépendante de l’alcool se sente agressée. Il est important pour l’entourage de parler en disant JE et non TU !
Plutôt que de dire :
- tu ne m’écoute jamais !
mieux vaut dire,
- j’aimerais que tu m’écoutes, je souffre de te voir ainsi.
Poser les limites
L’entourage doit poser les limites : responsabiliser plutôt que protéger, chercher du soutien plutôt que cacher.
Apprendre à prendre soin de soi-même sans craindre d’abandonner l’autre.
L’entourage ne doit pas hésiter à chercher de l’aide et du soutien pour lui-même auprès de professionnel ou groupe d’entraide.
Dans nos groupe d’entraide, pouvoir échanger avec d’autre personnes qui vivent ou qui ont vécu le même problème, permet de se rendre compte qu’on n’est pas seul à vivre cette situation.
L 'Association Entraid'Addict prend en charge toute la famille.
GC.
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Témoignages :
MON ABSTINENCE
Aujourd'hui quand je me regarde dans la glace,
quand je m'observe " VIVRE ", je suis très fière de ce que je vois.
Mon parcours, à la fois chaotique, douloureux et unique,
est aujourd'hui ma force.
Je ne regrette rien, je me suis enrichie de tout.
MON ABSTINENCE C' EST MA LIBERTE.
C'est l'envie de vivre pour moi et les gens que j'aime.
Toujours lucide dans mes paroles et mes actes,
Je me suis respectée, reconnue et appréciée.
J' EXISTE ENFIN .
ISABELLE ( dept de l'Indre).
ENTOURAGE : La CO-DEPENDANCE.
Cela n ' arrive pas qu'à moi...
Vivre avec une personne dépendante de l'alcool est une situation difficile oû l'on ne cesse de se poser des questions et de se remettre en question.
Espoir, désespoir, amour, colère, culpabilité, honte, tant de sentiments qui se succèdent , qu'il arrive que l'on ne sache plus oû on en est. Parfois colère, tristesse et découragement nous amènent à perdre le sommeil et affectent notre propre santé physique.
Et puis, il y a de nombreuses questions qui nous empoisonnent la vie :
- Suis je responsable ?
- Comment cacher la situation à mon entourage ?
Ces sentiments de honte et de culpabilité nous isolent peu à peu. S'offrir du bon temps , suivre ses envies et ses désirs, se changer les idées deviennent missions impossibles par manque de temps, parce que l'on a plus l'énergie de sortir et parce qu'on a peur qu'une catastrophe se produise en notre absence. Alors peu à peu s'installent solitude, épuisement, désespoir et le sentiment d'avoir raté quelque chose et de ne rien pouvoir changer.
Pour tenter d'aider son partenairre à arréter de consommer, nous essayons différentes stratégies : essayer de comprendre, discuter, menacer, aimer d'avantage et rien n'y fait.
Protéger, excuser, controler, accuser, la situation est devenue insupportable.
- Que dois-je faire pour bien faire ?
Accepter de l'aide pour soi -même
- Que faire ? Quel comportement adopter ?
Un couple c'est un peu comme un engrenage : les pièces s'imbriquent les unes dans les autres et tournent à un rythme donné.
Si une des deux pièces se met à tourner différement, tout l'engrenage tourne différement... Ou alors çà casse !
Alors plutôt que de désespérer de le voir changer... sI MOI je change quelque chose, cela aura necessairement une influence sur son comportement à lui.
Mais que changer ?
- Accepter que je ne peux pas arréter de boire à sa place, ni me faire soigner à sa place.
- Je ne peux changer que moi même.
- Je peux poser des limites pour ne plus souffrir pareillement de ce problême d'alcool.
- Je ne dois plus tout assumer à sa place, ni tout faire à sa place.
- je ne dois pas me sentir coupable, il ne boit pas à cause de moi, il boit parce qu'il est malade de l'alcool et c'est la seule raison qui explique son comportement.
- Je peux chercher de l'aide pour moi-même, pour soulager ma souffrance et m'aider dans ma démarche auprès d'un médecin, d'un groupe d'entraide, de la police s'il y a violence.
G C.